La vie est belle
[Introduction]
Au matin j'avais le regard si perdu et la contenance si morte, que ceux que j'ai rencontré ne m'ont peut-être pas vu...
[Couplet unique]
Toujours là, j'ai pas cané, j'ai rien gagné à part en age
Et d'amour en naufrage, mes fleurs sauvages ont toutes fanées
Combien d'années sous l'orage ? Combien d'barrages a-t-on franchi ?
Dans les parages on s'affranchit, même condamné on a la rage
En un éclair tout me reviens, j'vois enfin la lumière
Les miens, les liens d'hier, il ne reste plus rien
De la poussière entre les mains, vos excuses ; le néant
Dans mon plexus un trou béant, une bouffée d'air pour demain
Les plus débiles font disque d'or, j'balaie ces pitres en deux lignes
Et si le Rap est mort, vous êtes le bug de l'an 2000
J'garde mes valeurs intactes, alors j'vends peu d'albums
Le Rap j'en ai ma claque pourtant c'est moi qui la donne
À tout c'que j'ai pas fait, au pire j’essayerais demain
Et dire que j'ai serré des mains, là où j'aurais dû baffer
La nuit est chronophage, laisse le sommeil aux morts
La Lune a ses nuages, que le Soleil ignore
C'est la course aux plus cons, alors tout l'monde se bouscule
La nuit j'compte plus les moutons mais les bouffons qui s’émasculent
T'es qu'un hippie, à quoi tu joues ? Ferme ta gueule et reste assis
C'est pas vos nuits debout qui rendent le pain moins rassis
Pas là pour t'offrir la Lune, j'ai mes lacunes et mes poèmes
Plusieurs vies que je t'aime, une vis on n'en a qu'une
L'amour est son contraire, la haine n'est pas son opposé
Car le mal qui prolifère est le produit de nos pensées
L'amour, la mort dans un calibre, je confère tout mon d’égout
Tout mes frères sont sous écrou, on est dehors mais rarement libre
La vérité est propre à soi, alors ne prend rien en compte
La liberté viendra un soir et tu seras ta plus belle rencontre
C'était souvent la même histoire, ils disaient qu'on n'valait rien
C'est l’avènement des galériens, puisqu'on a gardé l'espoir
Ici tout n'est qu'éphémère, même si rien ne durait hélas
Je n'aurait plus ce goût amer à travers le temps qui passe
Je n'entends plus mon cœur qui bat, j'ai du mourir dans tes yeux
Il y a les mots qu'on ne dit pas car ils ne rendent pas plus heureux
J'ai peur de rien à part du vide, alors viens me hanter
Quand j'avance les yeux bandés, ben c'est les tiens qui me guide
Les vautours ou les gens bien, j'arrive même plus à faire la diff'
Quand les frères s'butent pour le biff, c'est toujours le même refrain
Tu les verras te trahir, alors attends que la pluie sèche
Et dis-toi qu'à la moindre brèche, un torrent d'lumière peut jaillir
J'ai besoin d'personne pour briller, mes rimes le font d'elles-mêmes
Mais elles m’ont fait oublier à quel point la vie est belle