TRIOMPHE DES AILES (LE)

Dans leurs carapaces d’acier,
Ce sont no preux, nos chevaliers.
Bravant les vents et les orages,
Avec eux ils ont emporté
Le drapeau de l’Humanité
Pour le planter dans les nuages.

Tels les Normands sur leurs draggars
Christophe Colomb, au hasard
Des flots berçant sa caravelle
Ils s'embarquent en vagabond
Et c'est parfois en un seul bond
Qu'ils trouvent la route nouvelle.

Car leur effort est consacré
A percer le chemin sacré
Dans le dédale des planètes
Et si la foi berce leur cœur,
C’est qu’en âme de vainqueur
Se cache celle d’un poêle.

Volant vers le même destin,
L'oiseau et l'homme ne font qu'un.
Chacun leur tour, ils se reprennent
Et l'on dit aussi que la nuit
Aux heures froides de l’ennui,
Tous deux se parlent, se comprennent.

Ils écoutent en communion
Le rythme de leurs pulsations
Qui s'en vient troubler le silence
Ainsi, au dessus des humains
Et marchant la main dans la main
Chacun sait ce que l'autre pense.

Voyez dans leur galop d'enfer
Comme leurs muscles et leurs nerfs
En un même effort les rassemble
Mais s'ils n'ont qu'un seul cœur qui bat
C’est qu’ils savent qu'en ce combat,
Ils finiront toujours ensemble.

Pivolo, Lindbergh, Arrachart,
Tels les grands Romains sur leurs chars
En vos célestes chevauchées,
Pourquoi ne nous dites-vous pas
Combien d’étoiles sur vos pas
En vous frôlant furent fauchées?

Saint Roman, Coli, Nungesser
Vous tous les trépassés de l’air
Dont Dieu seul vit l'horrible chute,
N'est-ce pas vos ombres souvent
Qui là-haut poussent le bon veut
Quand un nouveau reprend la lutte ?

Pourtant si celui-là tombait
Un autre le remplacerait :
Votre croisade est immortelle !
Devant l'univers ébloui.
Cent comme vous répondront oui
A l'appel grisant de vos ailes !