LES OISEAUX
Oiseaux balles perdues dans le grand ciel d’octobre
Qu’un désir de clarté à longtemps soutenus
Où allez-vous tomber Sur quel pays profane
Bouclé de vents violents et de hautes ciguës ?
Je vous ai vu partir au début de septembre
Mélangés aux derniers fétus de la moisson
L’aile à peine mouillée par une nuit d’attente
Tandis que le soleil neigeait sur ma maison
Gardez-vous dans l’espoir insensé des croisières
Et d’espaces nouveaux sans cesse à mesurer
Le souvenir du toit profond comme l’ornière
Où le char des saisons a longtemps hésité ?
Mais qu’importe à l’oiseau qui porte dans le rêve
L’abandon de sons aile et les grands alizés
Le regret du poète et son amour pareil
Au doux vrombissement d’un insecte doré
Voyageurs de ma vie qui parcourez sans peine
Cet océan de brume entre le monde et moi
Je reste à vous attendre au bord de ma fenêtre
Soleils tant attendus par les jours de grands froids