C'est le temps
Je perdrais l’eau de ma rivière
Si j’en parlais
Le caillou se refait poussière
Quand il lui plaît
Mais si ton âme s’appareille
À cause de mon peu de bruit
Navigue au coeur et à l’oreille
Arrive avant la fin des fruits
C’est le temps, c’est le temps
D’écouter la rivière
C’est le temps, c’est le temps
D’écouter cet oiseau
Tant qu’il reste de l’air dans l’air
Tant qu’il reste de l’eau dans l’eau
Comme la pluie aux cheminées
Ourle son nid
Ainsi au coin de mes journées
J’aurai dormi
Je sais que seconde à seconde
On me cogne au carreau du coeur
En attendant que je réponde
Je fais taire ce coeur menteur
C’est le temps, c’est le temps
D’écouter la marée
C’est le temps, c’est le temps
D’écouter le bouleau
Tant qu’il reste de l’air dans l’air
Tant qu’il reste de l’eau dans l’eau
Je demeure amoureux d’une île
Qui dort au loin
Moi qui suis le lac dans la ville
Et n’en dors point
D’aussi loin que je me souvienne
Je n’ai point dansé à mon gré
Aves des amours si lointaines
Je ne suis pas près de m’ancrer
C’est le temps, c’est le temps
D’inventer la voilure
C’est le temps, c’est le temps
De nommer un bateau
Tant qu’il reste de l’eau dans l’air
Tant qu’il reste de l’air dans l’eau