Les corbeaux
Ah! que le temps nous semblait beau
Ah! que le temps m’a brisé d’elle
Je dessinais des hirondelles
Sous le vol moqueur des corbeaux
Ah! que le temps m’est infidèle
Ah! que le temps me fait défaut
Chacun dit que tout est fini
Au moment où tout recommence
Et notre misère est immense
Et dehors qui tourne en silence
Le soleil vaste comme un lit
Tu ris au loin et moi j’y pense
Ah! que le temps nous semblait beau
Ah! que le temps m’a brisé d’elle
Je dessinais des hirondelles
Sous le vol moqueur des corbeaux
Ah! que le temps m’est infidèle
Ah! que le temps me fait défaut
Tu mets à t’éloigner de moi
Le jeu, la hâte et la sagesse
Qui te font vivre et qui me blessent
Et c’est toi-même que tu laisses
Dans cet espace déjà froid
Que j’avais pris pour ma jeunesse
Ah! que le temps nous semblait beau
Ah! que le temps m’a brisé d’elle
Je dessinais des hirondelles
Sous le vol moqueur des corbeaux
Ah! que le temps m’est infidèle
Ah! que le temps me fait défaut
Si quelques mots de ma chanson
Évoquent au fond de ta tête
L’écho d’une vague amourette
Même à ressemblance parfaite
N’en gaspille point un frisson
C’est pour une autre qu’elle est faite
Ah! que le temps nous semblait beau
Ah! que le temps m’a brisé d’elle
Je dessinais des hirondelles
Sous le vol moqueur des corbeaux
Ah! que le temps m’est infidèle
Ah! que le temps me fait défaut
Tu es l’espoir, je suis remords
Le mot demain nous égalise
Et de chambre close en église
Au fond de nous se cristallise
Le beau diamant de la mort
Vis maintenant, fais à ta guise
Ah! que le temps nous était beau
Ah! que le temps la faisait belle
Je dessinais mes hirondelles
Sous le vol moqueur des corbeaux
Ah! que le temps m’est infidèle
Ah! que le temps nous fait défaut