Apparitions automnales

Tapie au fond d'un couvert d'arbres décrépits
Je sens son regard ne cessant de me fixer
Ne sachant trop ce qui m'a vaguement trahit
Ou ce qui la porte à ainsi m'observer

Une silhouette féminine vêtue d'un voile ombragé
Suivant mes progrès avec une attention particulière
Troublant mes sens avec une envoûtante fumée
Laissant au fond de ma gorge un goût amer

Contorsions impossibles et grotеsques
Réalité ou distorsion rocambolesque
Sе fondant habilement dans la nature
Telle une fresque fusionnant avec les murs

«Suis-moi, toi qui perçoit les Damnés
Dans ce monde d'immatérialité
Ton existence en sera métamorphosée
Au coût de ton odieuse humanité»

Mon esprit altéré au-delà de ses capacités
Je ne peux m'empêcher de la traquer
Tel une bête sauvage assoiffée de sang
Plus rien d'autre ne m'importe maintenant

Les flammes noires qui composent sa robe
Mon seul rempart à travers le danger constant
Braquées sur moi, des créatures xénophobes
Aux yeux formés de brasiers incandescents

Ma destination ultime
Le plus profond de l'abîme

Au fond des vestiges d'une défunte cité
Mon destin me fut soudainement révélé
La concrétisation d'une ancienne prophétie
Donnant un sens à mon âme démunie de vie

«Tu deviens maintenant la main des ombres...
Accomplis ma volonté, au détriment de ta propre fatalité»

Son emprise sur moi, une complète certitude
Son regard plongeant dans mon psyché
Son baiser scellant mon éternelle servitude
Mon désir faisant de moi un esclave avoué