CHARLES
Allez assieds-toi là on parle, c'est vrai on ne se parle plus
D'où nous vient ce silence Charles, sur notre amour aurait-il plu
Pourquoi tes yeux sur mon corps frêle ne veulent-ils plus s'arrêter
Serait-il tombé de la grêle sur ta peau qui m'a tant fêtée
Regarde-toi, regarde-nous, et dis-moi combien de fois n'ai-je
Assoupli ton si joli cou aujourd?hui froid comme la neige
contretemps contretemps temps temps
Mon amour tes mignons soupirs ne caressent plus mon oreille
Que comme un vent glacial ou pire ton souffle blizzard m'ensommeille
Que dire de ta canicule qui jadis me comblait d'émoi
Des omoplates aux clavicules sous ton feu je n'étais plus moi
Elle a disparu de tes chairs, ton mol attrait tiédi sans cesse
Et je refroidis de concert devenant maîtresse ès mollesse
contretemps contretemps temps temps
Quand me rendras-tu les orages, les éclairs de ta fougue ardente
Tes coups de tonnerre avec l'âge ne sont plus que salves fuyantes
Quand me rendras-tu l?ouragan, la bourrasque de tes ardeurs
Tu fus la main et moi le gant, je deviens moufle quelle horreur
Tu es brouillard, bruine bretonne, tu es purée de pois anglaise
Tu es le crachin sur London, tu es la pluie dans la terre glaise
Vois-tu désormais tu ressembles à un sirocco qui m'assèche
Et si à tes côtés je tremble c'est que ta bise est vraiment fraîche
Que nos météos mon amour recouvrent une harmonie meilleure
Ou sans scrupules et sans détours j?irai me réchauffer ailleurs
contretemps contretemps temps temps