LES WAGONNETS
C'est la dernière fois
que j'dépense pour toi
cent vingt centimes
dois-je y ajouter
le prix du papier
d'la nicotine
Une cartouche entière
pour calmer mes nerfs
avant d't'écrire
une cartouche qui s'fume
une dans l'stylo-plume
pour qu'il transpire
Mes sueurs profondes
dans mon coeur la sonde
pour qu'il diffuse
ces sentiments vagues
marqués par la bague
du doigt qui t'accuse
bague de fiançailles
posée sur les rails
coupée net en deux
Par les roues des
wagonnets
qu'on pousse l'un vers l'autre
chargés remplis
les wagonnets
qui nous éloignent l'un de l'autre
erreur du destin qui choisit
les wagonnets
les wagonnets qu'on pousse
chargés remplis
les wagonnets
c'est l'aiguilleur qui tousse
l'erreur du destin qui choisit
Timbre oblitéré
ma langue est restée
collée dessus
dans de l'eau détache
ce lambeau qui cache
un baiser perdu
Le papier qui brûle
geste ridicule
j'ai renversé
sur l'encre d'études
bleue des mers du sud
le cendrier
Pas de suites possibles
pour cette impossible
missive confuse
ces sentiments vagues
marqués par la bague
du doigt qui t'accuse
bague de fiançailles
posée sur les rails
coupée net en deux
Par les roues des
wagonnets
qu'on pousse l'un vers l'autre
chargés remplis
les wagonnets
qui nous éloignent l'un de l'autre
erreur du destin qui choisit
les wagonnets
les wagonnets qu'on pousse
chargés remplis
les wagonnets
c'est l'aiguilleur qui tousse
l'erreur du destin qui choisit
Par les roues des
wagonnets
les wagonnets qu'on pousse
l'un vers l'autre
les wagonnets
c'est l'aiguilleur qui tousse
et qui nous éloigne l'un de l'autre
les wagonnets