Tout simplement jaloux
je suis jaloux de ces tissus à fleurs
qui sournoisement l’effleurent
quand je ne suis pas là
je suis jaloux des dentelles, des flanelles
de tous ces petits riens qu’elle
glisse sur sa peau de soie
je suis jaloux du parfum qu’elle porte
des odeurs qui l’escortent
partout où elle va
mais par-dessus tout
tout simplement jaloux
je suis jaloux des trottoirs
qui l’emportent
vers les vilaines portes
qu’elle franchit sans moi
je suis jaloux des regards
qui la touchent
de toutes ces mains qui louchent
en la suivant des doigts
je suis jaloux des paroles
qui la frôlent
des histoires pas si drôles
dont elle rit parfois
mais par-dessus tout
tout simplement jaloux
je n’ai rien d’anormal
rien de louche
je ne ferais pas de mal à une mouche
à moins qu’elle ne la touche
tout simplement jaloux
je suis jaloux des chansons
qu’elle fredonne
des frissons que lui donnent
ces sons qui ne sont pas de moi
je suis jaloux du tango
qu’elle danse
de ce rien d’insouciance
qui la devance pas à pas
je suis jaloux des couleurs
qu’elle allume
dans les matins de brume
des pays où elle va
mais par-dessus tout
tout simplement jaloux
je n’ai rien d’anormal
rien de louche
je ne ferais pas de mal à une mouche
à moins qu’elle ne la touche
tout simplement jaloux
tout simplement jaloux