Au non du père

J'sais pas par où commencer au final
Je ne te connais pas
Tu n'es qu'une ombre sans reflet dans
Ce miroir qu'est ma vie
J'ai ce triste constat, 12
Ans sans vis-à-vis, en 20 ans croisé 6 fois
J'ai eu des nœuds dans la gorge
Des cordes sur les joues
Une mère forte qui ne
Craquait jamais devant nous
Papa, j'ai un fils, tu ne le sais pas
La seule fois où j'suis venu on
S'est pris la tête grave
T'avais coupé les ponts comme
Le cordon ombilical
Comme chacun l'est dans le placenta
Mack et moi on a grandi sans t'comprendre
Ne voulant rien d'autre qu'une carte
De temps en temps

C'est bien la première fois que je
Prends le temps d'écrire ces mots
Que je me donne la peine
De dévoiler mon lourd fardeau
T'es parti bien avant l'âge où
J'aurais pu t'appeler papa
T'as préféré laisser ta petite
Famille derrière toi
C'est triste mais t'as tout foutu en l'air
Je dois pas te ressembler car j'ai
Pas un cœur de pierre
Pourtant, souvent maman me dit
Que j'ai ton caractère
Ça me glace le sang parce que je
Ne veux pas vivre ton enfer
Ce que je ne comprends pas
C'est que tu as eu la chance de te racheter
Mais tu n'as fait que te
Comporter comme un raté
Tu n'as réussi qu'à critiquer ma mère
La femme de loin la plus
Importante dans cet univers
Celle qui a tout fait pour moi
Qui m'a vu grandir et qui a même réussi à
Me trouver un deuxième papa
D'ailleurs, ces quelques vers
Je les lui dédie parce que sans lui
Ma vie n'aurait jamais été
Ce qu'elle est aujourd'hui

Ton absence m'a vraiment marqué
Face à cette peine, je me suis démarqué
Mama, qu'est-ce qu'il s'est passé
Pour que ça se finisse en divorce?
La solitude nous a baqué
Mon cœur dans l'effort est baraqué
Papa, mais qu'est-ce qu'il s'est passé
Pour que ça se finisse en divorce?

En y réfléchissant bien, hé bien
J'pourrais quasiment dire
Que j'ai grandi sans
Des souvenirs étourdissants
Et en parlant des conseils
P't'être qu'il m'en a dit cent
Mais à sept ans, c'est un âge à peine décent
Je garde l'infidélité après les engueulades
Et puis la sévérité, tu veux la vérité?
C'est une fois qu'il est parti
Que j'ai vu la liberté
C'était mieux pour ma mère mais
Elle n'a pas compris
Vu qu'elle a fondu en larmes
Elle devait réagir avant d'en tomber malade
Après je fus scotché de part et d'autre
Chez les parents de mes parents
Mais à douze printemps
Différent fut le chemin que j'empruntais
À la caserne
La police possédait mes empreintes
Et ce n'était pas la peine de partir
En sprint dans une instruction maudite
Aucune structure n'a été dictée ou n'est dite
Je le voyais une fois sur les douze mois
C'était bien assez
Fallait que je me faufile en douce
Moi, je prends pas mon
Cas pour une généralité
Pour une banalité où s'opposera moralité

Si vous saviez comme j'ai peur des mots
J'ai recommencé ce texte un million de fois
Sans avoir une lueur d'ébauche
Je peine à l'écrire c'est
Peut-être que des mots
Mais mes premiers l'ont fait fuir
Je me souviens pas d'grand-chose
Juste d'un départ et d'un tas de sanglots
Faut pas chercher à comprendre mais
Accepter avec le temps
Que celui don't tu as le
Sang n'est qu'un fantôme après ça
Tu vis avec même si ton bonheur
A pris un autre diamètre
Je demande pardon à ma mère
D'avoir été aussi instable
Quand elle me tendait les bras
Moi je lui dégainais un sabre
Un p'tit quasi autiste, en 87
J'étais un gosse chaotique
Est-ce de ta faute
Le fait que tu nous quittes?
T'es à 2000 kilomètres
J'ai un père qui m'oublie
Si mes sœurs savaient à quel
Point je les aime
Leur absence m'a tiré une flèche
De poison dans les ailes
J'pensais m'envoler loin de tout
Ça en murissant mais l'attraction du sol
Est devenue surpuissante

O PAK

Au non du père

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