CHRONIQUE DE LA FIN D'UN MONDE
De mon vaisseau je vois la ville
Des kilomètres de tableaux
Toute la vie sous moi défile
Sous les ailes de mon oiseau
De mon vaisseau je vois la lune
Comme la nuit nous est commune
Ce qu’elle me cache m’est bien connu
Les rêves des enfants perdus
De mon vaisseau je tends les bras
Même si cela n’est pas à moi
J’ai l’impression que j’peux jouer
Avec l’entière humanité
Car désormais je suis en l’air
Personne ne peut plus m’arrêter
Oui personne ne pourra rien y faire
Ni les frontières, ni les armées
Et je n’aurai aucun regret
Aucune espèce de remord
A passer de l’autre côté
Je suis en vie, je brûle encore
De mon vaisseau je vois les foules
Qui errent sur des routes trempées
Hantées, vidées, pauvres et soules
Il en est sur le bas-côté
De mon vaisseau je vois les hommes
Des silhouettes fuir le feu
Le froid, la faim, ce que nous sommes
Lorsque la vie quitte nos yeux
Car désormais je suis en guerre
Ce vaisseau, ce sera ma tombe
Oui personne ne pourra rien y faire
Au moment où je lâcherai la bombe
Et je n’aurai aucun regret
Aucune espèce de remord
A passer de l’autre côté
Je suis en vie, je brûle encore