L'Autre Côté
C'était un peu après la guerre, un beau matin dans ce pays
Un mur de béton et de fer s'était dressé pendant la nuit
Séparant des familles entières, ds parents et des fiancés
C'est là que passait la frontière comme un grand trait sur le papier
Que pouvaient-ils pour se défendre contre les armes et les blindés ?
Il n'y avait plus rien à comprendre, l'impossible était arrivé
Les grands hommes autour de la table, en discutant devant un verre
Se partageaient dans leurs cartables tout l'Univers...
C'est ainsi que s'écrit l'histoire, dans les livres et dans les cahiers
Jusqu'au jour où beaucoup plus tard, la parenthèse est refermée
Cette nuit la marée humaine a franchi le Mur de Berlin
L'explosion de leur joie soudaine a résonné jusqu'au matin
Et sous les bougies qui s'éteignent, aux premières lueurs du jour
Ces gens qui pleurent et qui s'étreignent à la Porte de Brandebourg
C'est tout un peuple emprisonné qui recouvre la liberté
Et qui découvre, émerveillé, l'Autre Côté...
J'imagine que les regardent ceux qui sont morts d'avoir osé
Braver les crocs des chiens de garde pour franchir les fils barbelés
Il reste encore ailleurs au monde, bien d'autres murs à faire tomber
On entend la rumeur qui gronde et plus rien ne peut l'arrêter
Mais plus haut que les citadelles, plus solides et plus résistants
Sous les murs qu'ont bâti la haine et la peur dans le cœur des gens
Et ce qu'il faudra de tendresse pour abattre ces murs un jour
Ce qu'il faut de délicatesse de patience et d'années d'amour
Ça ressemble à la belle image, du bonheur de la nuit passée
À ces gens qui sur un nuage, ont découvert, émerveillés, l'Autre Côté.