Que vous êtes beaux
Que vous êtes beaux !
Vous n’aimez pas qu’on vous le dise
Que vous êtes beaux
Quand les années vous fragilisent
Et vous prenez de haut
Disant que ce sont des bêtises
Tous ces tendres mots
Croyez pas qu’ils vous minimisent
Ne soyez pas sots !
Que vous êtes beaux
Quand il vous tombe un peu de neige
Que vous êtes beaux
Quand vous vous sentez pris au piège
Et que votre front haut
N’a bientôt rien qui le protège
Qui a dit qu’il faut conserver tous ses privilèges
Ne pleurez pas trop !
Que vous êtes beaux
Quand il vous vient des places tendres
Que vous êtes beaux
Quand vous prenez quelques méandres
Et que, sur votre peau
On peut enfin, sans se méprendre
Suivre les canaux
Dessiner la carte du tendre
Plus incognito
Que vous êtes beaux
Quand vous prenez de la charpente
Que vous êtes beaux
Quand vous améliorez la pente
Et qu’on ne sait pas trop
Si ce confort qui nous enchante
On l’eût aimé plus tôt
Il se pourrait bien qu’on se sente
Un peu plus au chaud
Que vous êtes beaux
Quand l’arrogance, un peu, vous passe
Que vous êtes beaux
Quand vous ressentez la menace
Et qu’alors il vous faut
Malgré tout ce qui vous tracasse
Sans courber le dos
Enfin, vous regarder en face
Mais pianissimo
Que vous êtes beaux
Quand votre enfance s’éternise
Que vous êtes beaux !
Mais je sais qu’il n’est pas de mise
De dire ces mots
Qui vous font peur et qui vous grisent
N’attendez pas trop
Permettez enfin qu’on vous dise
Que vous êtes beaux