Venise 2037
Venise
Tanguait roulait s’enfonçait
Tout doucement dans l’eau noire
Des palais s’enfuyaient
De grands oiseaux criards
Comme dans un paquebot qui sombre
On devinait des ombres
Et par instants dans le brouillard
Un chant de désespoir
Tranquille
Elle tient entre ses doigts gantés
Une coupe de champagne
Sur un balcon penché
Son parfum l’accompagne
Et comme on fait dans un naufrage
Elle appelle l’équipage
Mais quel équipage?
Sauvez la musique et les amants
Sauvez les fêtes et les diamants
L’amour les illusions futiles
Sauvez tout ce qui est inutile
Si seule
Il n’y a dans ses yeux dorés que des souvenirs de bals
Des masques des lumières des danses de carnaval
Elle se fout des fracas du vent
Elle ignore tout du temps
Seule dans sa robe de soie sauvage
Elle supplie l’équipage
Mais quel équipage?
Sauvez la musique et les amants
Sauvez les rêves et les diamants
L’amour les illusions futiles
Sauvez tout ce qui est inutile
Sauvez les dentelles les sentiments
Sauvez les perles et les serments
Puisqu’il n’y aura plus de ville
Sauvez tout ce qui est inutile
Sauvez la musique et les amants