Chasseur, cueilleur
Chasseur-cueilleur
Je chassais l’ours à la lance
Les narines au vent
Sans autre exigence
Que de trouver ma pitance
En compagnie des miens
J’arpentais des jardins sans fin
Je plantais mes dents dans des fruits
Des racines, de la viande et des plantes
Et parfois mon prochain
Aujourd’hui tu peux me voir
Chez Leclerc, chez Picard
Un peu distrait la tête ailleurs
J’étais chasseur-cueilleur
Chasseur-cueilleur
Un élément du décor
J’étais tout à fait raccord
Avec le temps, la nature et la mort
Couvert de peaux de bêtes et de crasse
J’allais par-delà les banquises
Par-delà les déserts
Je vénérais le ciel et la terre
Je supposais des déesses et des dieux
La nuit au coin du feu
Aujourd’hui tu peux me voir
À mon club, le mardi soir
Courir sur un tapis roulant
J’étais chasseur-cueilleur avant
Chasseur-cueilleur
Une proie et un prédateur
J’avais faim, j’avais peur
Mais j’étais partout chez moi
Chaque matin sentait l’aventure
Et le soir au fond des cavernes
Je dessinais mes rêves
À l’abri de l’éternité
Et je partais un jour
De blessure et d’usure
Au pays des esprits fugueurs
Aujourd’hui tu peux me voir
Au café des sciences
Déchiffrer l’existence
Aux confins du brouillard
J’étais chasseur-cueilleur
Sans le savoir
Aujourd’hui tu peux me voir
Au café des sciences
Déchiffrer l’existence
Aux confins du brouillard