La mémoire dévêtue
Ils m’en ont fait de toutes les couleurs, de toutes les douleurs
Ils me font rire quand je pleure, ils me font mourir quand ils meurent, mes amis, mes amis
Et celui qui vient de naître, peut-être ?
Je sais bien qu’à mon âge il ne va pas me rattraper à la nage !
"Je sais, je sais"
Tu peux m’ chambrer, t’es pas l’ premier ! Comme on a ri avec Thierry !
Mes amis, mes amis, les silencieux, les haut-parleurs, les joueurs, les tranquilles, les grands voyageurs immobiles, ceux qui ont tout vu, ceux qui ont tout bu, et les beaux intellos qui sont tombés d’ vélo
Mes amis, ceux que j’ai tant aimés et ceux qui m’ont blessée, infidèles mais fidèles revenant d’un coup d’aile, ça n’existe pas ?
Si, ça existe !
Et l’ami inconnu
Où est-il, que fait-il ?
Dans l’oubli et tout nu
La mémoire dévêtue {x2}
Et les marrants, et les méchants, souvent les mêmes, ceux qui font mal parce qu’ils ont mal
Et vous mes artistes, mes amis, mes amis qui vivez
Ceux qui vivent toujours sur le qui-vive, toujours une angine qui reste, une frangine qui part, et les gays, mes amis souvent si gais, souvent si tristes
Nous, les artistes, "j’ai trop d' travail, j’ai pas d' travail"
Les beaux, les belles, les moins beaux, les moins que rien, les moins que personne, ils naviguent à l’estime, en haut en bas de l’affiche, ils disent "J' m’en fiche, j' m’en fous"
Ils naviguent à la fatigue, plus un centime, le pire : sur un quai de gare, plus un regard
La gueule de l’emploi sans emploi, ça n’existe pas ?
Si ça existe !
Et l’ami inconnu
Où est-il, que fait-il ?
Dans l’oubli et tout nu
La mémoire dévêtue {x2}
Les copains, les copines, les petites sœurs, les grands frères et les autres
Quelquefois j’en ai marre. Par exemple, de ceux qui en ont marre de moi
Mais je serais où ? Je serais qui ? Je serais comment sans vous ?
Les perdus, les retrouvés, les fâchés, les réconciliés
Mes amis de toutes les couleurs, de toutes les douleurs, les grands cœurs et les moqueurs
Ceux qui m’ont blessée et ceux que j’ai tant aimés, infidèles mais fidèles revenant d’un coup d’aile
Avec Thierry, comme on a ri ! Ah bon, je te l’ai déjà dit ? Tu peux m’ chambrer, tu sais, t’es pas le premier, t’es pas l’ dernier !
Et arrête de me dire "Quelle présence tu as !" Parfois, je le sais, quelle absence j’ai eue !
Ça n’existe pas ? Si, ça existe !
Et l’ami inconnu
Où est-il, que fait-il ?
Dans l’oubli et tout nu
La mémoire dévêtue {x2}