Le mal
Dans tes yeux le mal qui se traîne
Comme une idée de crucifix
Dans tes mains le mal qui se promène
Avec un vieux rêve rougi
Dans ton cœur le mal qui se soûle
De quelques minutes d'oubli
Et puis dans l'ombre le bien qui coule
Dans la rivière de la nuit
Dans tes yeux le mal qui se love
Dans un coin où je ne vais pas
Dans tes mains le mal qui se sauve
Et que tu files entre tes doigts
Dans ton cœur le mal que consume
Ce feu qui n'en finit jamais
Et puis dans l'ombre le bien qui écume
Comme des chevaux démarrés
Dans tes yeux le mal qui s'habille
Pour me sortir dans ton pays
Dans tes mains le mal qui grappille
Les grappes lourdes de la vie
Dans ton cœur le mal qui s'achève
Dans un sanglot et dans un cri
Lorsque dans l'ombre le bien se lève
Comme le jour après la nuit